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sont guère peuplées que de musulmans. Mais il y a encore et surtout ceci, qui affole les pauvres Turcs, qui suffirait à rendre sublimes leurs entêtements les plus déraisonnables, leurs révoltes les plus sanglantes : leurs frères, que l’on veut courber sous la haineuse et féroce domination bulgare, que deviendront-ils ? En dépit des fausses promesses de Ferdinand de Cobourg, les milliers de musulmans, abandonnés au delà des nouvelles frontières, qu’auront-ils à attendre, si ce n’est la continuation de ces massacres froidement systématiques, de ces tueries que l’armistice même n’a pu interrompre et qui auront bientôt transformé les campagnes autour d’Andrinople en de vastes champs de la mort ? — (Je dis cela parce que je le sais, et, malgré la censure minutieuse arrêtant les nouvelles, malgré les mensonges de certaine presse salariée, le