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adresse-t-elle toujours ses pressions et ses menaces à cette malheureuse Turquie aux abois, qui a déjà tant cédé, et jamais aux Bulgares qui au contraire n’ont rien cédé jamais, se sentant soutenus par un colosse en armes derrière eux, et ne se sont pas départis un instant de leur intransigeance ni de leur morgue ? Comment ne pas s’épouvanter de tout ce qu’il y a de lâche, de la part d’un ensemble de nations dites civilisées, à pousser aux dernières limites du désespoir un peuple auquel jadis elles avaient tout promis et qui aujourd’hui s’adresse à leur justice et à leur pitié ? Non seulement le bon droit, le bon sens et le principe tant de fois invoqué du groupement des races commandent de laisser à la Turquie cette ville héroïque et cette province d’Andrinople, qui sont pleines de tombeaux et de souvenirs d’Islam et ne