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massacres[1]. — Mais enfin, de quel droit en sacrifier les vaillants débris ? Quelle étiquette humanitaire trouvera-t-on bien, pour faire passer ce vol d’une province, d’une province que la justice et le bon sens rattachent à la Turquie ? Comment ne pas bondir de dégoût devant ces pressions effectives à exercer sur la Porte ! Puisse au moins la France s’écœurer devant une telle besogne et refuser d’y prendre part ! Puisse une telle tache être épargnée à notre histoire nationale, qui jusqu’ici n’en avait jamais connu de pareille !

  1. Les massacres, malgré l’armistice, à l’heure où j’écris, continuent encore dans le vilayet d’Andrinople ! On sait aussi qu’à Salonique viennent d’arriver vingt mille paysans turcs fuyant devant les incendies allumés dans leurs villages et mourant de faim.