Page:Loti - Turquie agonisante, 1913.djvu/138

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’ambition forcenée de son prince de hasard ? Les Puissances, pour colorer leur complicité parjure dans les spoliations de l’empire ottoman, se sont appuyées sur le principe, très soutenable d’ailleurs, du groupement des nationalités et des races. Eh ! bien, non seulement Andrinople est l’ancienne capitale sacrée des Turcs, pleine de leurs souvenirs historiques et des tombeaux de leurs grands morts, mais elle est aujourd’hui une ville essentiellement musulmane, où les Bulgares ne constituent qu’une infime minorité, et tout le vilayet alentour est peuplé de musulmans pour plus des deux tiers. — Il est vrai, cette population turque des campagnes à laquelle Ferdinand de Cobourg promet sans rire une « situation privilégiée » sous sa domination future, ne sera plus bientôt qu’un charnier de cadavres, au train dont marchent les incendies et les