Page:Loti - Turquie agonisante, 1913.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prosternés devant les vainqueurs. Mais nous avons en Turquie deux milliards et demi de capitaux qui fructifient depuis des années, — fructifient plutôt trop, oserais-je dire ; — que deviendra cet argent de notre épargne, aux mains des envahisseurs ?

Et puis surtout nous avons nos écoles, laïques ou confessionnelles, qui comportent en moyenne cent dix mille élèves parlant correctement notre langue. Quand la péninsule balkanique deviendra bulgare ou grecque, ce sera fermé, tout cela, fini ; en même temps disparaîtra l’enseignement du français dans toutes ces écoles musulmanes secondaires où il est obligatoire. Hélas ! il y aura donc bientôt sur terre encore un pays de plus où s’éteindra peu à peu le cher langage de notre patrie !