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meurs de tous ceux qui ne savent pas et qu’abusent les calomnies salariées, les absurdes légendes. C’est surtout par ignorance qu’ils insultent, par stupéfiante ignorance des choses de là-bas. Et puis ils confondent la nation avec son gouvernement, — qui n’est pas défendable, non plus que son administration et son intendance. Et ils vont même jusqu’à confondre les vrais Turcs avec ce ramassis d’aigrefins de toutes les races balkaniques ou levantines, qui se coiffent d’un fez pour venir vivre chez eux en parasites rongeurs, rongeurs jusqu’à l’os, et dont les déprédations ou l’usure, ruinant des villages entiers, excuseraient presque les pires vengeances des rudes et probes laboureurs d’Anatolie, à la fin révoltés…

Il est étrange aussi de voir qu’un côté pratique de la question d’Orient échappe à la masse de nos compatriotes, en ce moment