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eût pu durer sans oppression ni froissement, si les races soumises, — dont le désir d’affranchissement est du reste trop légitime et trop noble pour être discuté, — s’étaient montrées moins fanatiques et moins brutales. Mais les Macédoniens avaient leurs brigands et leurs bombes, les Bulgares avaient leurs « comitadjis » dont les atrocités ne se comptent plus. Quant aux paysans monténégrins, on ne connaît pas assez leur touchante coutume de couper le nez à leurs voisins musulmans, quand ils peuvent en attraper quelques-uns au cours de leurs continuelles escarmouches, et j’ai vu de mes yeux, près de cette turbulente frontière, quantité de pauvres Turcs dont le visage était ainsi chrétiennement mutilé…

Eh ! oui, j’essaie bien de défendre l’Islam, comme on m’en prie de tant de côtés. Mais ma voix est couverte par les mille cla-