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dernes, les Turcs ont recueilli tous les malheureux juifs chassés d’Espagne ; mais, dès leur arrivée d’Asie, n’ont-ils pas laissé la liberté religieuse à tous les vaincus ? Lorsqu’ils ont massacré, dans la suite, lorsqu’ils ont terni leur histoire de ces taches lamentables, ce n’est pas à cause de la croix ; c’est par des sursauts d’une haine, trop justifiée hélas ! contre ceux qui dans leur pays se réclament du Christ. La croix, mais les musulmans de Stamboul l’avaient arborée, cousue sur leur poitrine, aux premiers jours de la Constitution, pour mieux fraterniser avec leurs sujets chrétiens ! Sous leur joug, les peuples de la Macédoine, hier encore, avaient leurs églises, leurs écoles, parlaient leur langue sans qu’on leur imposât même d’apprendre celle de la Turquie. L’empereur allemand n’en use pas ainsi avec les Alsaciens et les Polonais ! Et tout cela sans doute