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brillait cet idéal qui nous attirait tous ; voilà pourquoi nous étions si avides de nous initier à sa langue, à sa littérature, à sa civilisation. Aujourd’hui elle abandonne ses traditions généreuses. Les journaux semblent prendre à tâche de tourner l’opinion publique contre nous, et c’est à peine si quelques âmes plus directement averties s’indignent de tant d’injustice, etc.

» Signé : DERVICHE HADJI SELAHEDDIN. »


En effet, on nous aimait encore en Turquie, par une tradition ancestrale remontant à beaucoup d’années et toujours très solide. Le dicton, — qui n’est plus vrai aujourd’hui, hélas ! — le vieux dicton : « La Méditerranée est un lac français » se justifiait encore dans cette seule partie du Levant. Malgré l’infiltration allemande, militaire et commerciale, ce qui venait de France, coutumes, langages, beaux-arts, avait gardé là-bas une sorte de charme supérieur qui ne se comparait à aucun autre. Le tort d’avoir commandé en Allemagne les nouvelles