Page:Loti - Turquie agonisante, 1913.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lugubre actualité, pour expectorer des romans (de « grands romans historiques », s’il vous plaît) qui s’appellent les « Tigres du Bosphore », ou les « Monstres de Stamboul ». Dernièrement un petit télégraphiste parisien, au service de la Bulgarie, ayant intercepté les ondes hertziennes, qui allaient de Stamboul vers la malheureuse et héroïque Andrinople demander des nouvelles, répondit à la question par le mot de Cambronne, et il se trouva un reporter de grand journal pour déclarer cela « très énergique et très français » ! — À quel degré de basse muflerie sommes-nous donc tombés…

Ils ne se figurent pas, ces insulteurs de vaincus, l’étonnement douloureux, la haute déception sur l’âme française qu’ils sèment en pays d’Islam. À ce sujet, deux lettres, parmi tant d’autres, m’ont paru caractéristiques, et j’en citerai des passages.