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d’audacieuse adresse par Ferdinand de Cobourg, je le comprends encore ; mais les autres, qui sont insensibles à toute idée cultuelle et n’ont même pas l’excuse d’être aveuglés par le fanatisme, pourquoi insultent-ils, ceux-là aussi ? Est-ce que la détresse des vaincus, est-ce que les cent mille cadavres qui jonchent encore la terre ne commandent pas au moins un peu de respect ? Si les Turcs ont été coupables, ce n’est pas contre nous ; ne serait-il pas plus décent de faire au moins silence devant leur agonie ? Comment ose-t-on, en présence du charnier d’Hademkeui, aller jusqu’à la raillerie, jusqu’à la basse et immonde caricature ! De piètres barbouilleurs composent des images où l’on voit le Khalife et même le Prophète en de bouffonnes attitudes. Des écrivassiers (qui n’ont jamais mis le pied en Turquie, bien entendu) profitent de la