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leur désastre[1] ? Comment ne pas s’indigner de ce déchaînement d’injures dans la presse française, qui leur fut jadis favorable et les eût encensés en cas de réussite ? Tout au plus était-ce à attendre de certains journaux ultra-sectaires qui pour un peu exalteraient encore la Saint-Barthélemy ou les Dragonnades, et qui, par une misérable déformation de l’enseignement du Christ, admettent que l’on aille imposer la croix à coups de mitraille. — Ce qu’il y a d’incohérent du reste, et d’absurde, c’est qu’en Turquie ces mêmes catholiques romains n’ont pas de pires ennemis que les orthodoxes et s’entendent cent fois mieux avec les Turcs. Ils

  1. On sait que, sur la foi de ces fallacieuses promesses, la Turquie avait consenti, peu avant la déclaration de la guerre, à congédier toute une classe de ses soldats ; ainsi surprise, elle se vit obligée d’envoyer au feu, pour les premiers jours si décisifs, de jeunes recrues que l’on n’avait pas eu le temps d’exercer, et des chrétiens, bulgares ou grecs, incorporés depuis la Constitution, qui, bien entendu, se battirent mal contre leurs frères.