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» Je ne puis nommer l’officier qui a signé ces phrases. Mais je garantis son honneur sur le mien. Plusieurs témoins dont j’ai fourni les noms le connaissent d’ailleurs, et savent le crédit qu’on peut donner à une affirmation de sa bouche.

» Cette lettre ne dit pas, je le reconnais, que c’est le commandant du Bruix qui a vu crever des yeux, ainsi que votre rédacteur, — en toute bonne foi, j’en suis convaincu, — a commis l’erreur de l’imprimer formellement sous ma signature, dans l’article que M. Pierre Loti n’a fait que reproduire. Et le démenti diplomatique, qui nous est infligé avec tant d’éclat, se spécialise prudemment sur cette question de détail : les yeux crevés. Les atrocités signalées par le commandant du Bruix étaient autres que celles-là, voilà tout. « On pille, on brûle, on tue !… » Pillage, incendie, massacre, n’est-ce pas déjà bien ? Et c’est une phrase au moins que personne ne pourrait loyalement démentir.

» Pour ce qui est des yeux crevés, si l’on tient particulièrement à ce genre d’horreur, des témoins qui ne se récuseront pas sont légion en Orient, ainsi que pour les nez coupés, les