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Loti, ai publié à diverses reprises le fait, en indiquant d’ailleurs les références que j’en avais, le tout sans qu’un seul démenti m’ait été, jusqu’à ce jour, opposé.

» Voici, d’ailleurs, exactement, un passage que j’ai relevé dans la lettre, — lettre non diplomatique celle-ci, mais tout intime, — qu’un officier de notre marine, embarqué sur un croiseur du Levant (autre que le Bruix), adressait à sa femme en date du 6 décembre 1912. Cette lettre n’est plus entre mes mains, mais j’ai eu la précaution de la faire lire à vingt témoins qu’on ne récusera pas : MM. Letellier, directeur du Journal ; Lepage, secrétaire général du Journal ; A. Meyer, directeur du Gaulois ; P. de Cassagnac, directeur de l’Autorité ; et beaucoup d’autres…

» Le passage en question était ainsi conçu :

« Les télégrammes du commandant du Bruix sont ceux d’un homme qui voit les choses comme elles sont. Il ne mâche pas les mots et ce qu’il raconte est épouvantable. On pille, on brûle, on tue, partout.

» Les réguliers grecs et bulgares, eux, crèvent les yeux à leurs prisonniers, affirme-t-on ici, à 4 000 prisonniers, paraît-il ! »