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moi dans certaine presse : « Voyez, voyez ce que vaut sa documentation ! » Et de pauvres petits journaux levantins, exultant de ce qu’il se trouvait enfin un officier français ayant l’air de démentir les atrocités des libérateurs, vomirent sur mon nom les pires immondices.

Alors le lieutenant de vaisseau, de qui je tenais l’affirmation incriminée, vint loyalement et courageusement dégager ma responsabilité en publiant la belle lettre suivante :


« M. Pierre Loti, répondant au démenti infligé par le commandant du Bruix à propos des atrocités commises à Salonique par les troupes orthodoxes, déclare, en des termes dont je suis très touché, que cette information lui est venue d’un officier français, dont la parole pour lui ne fait pas de doute. Je suis cet officier, — moi, Claude Farrère, — c’est moi qui ai fourni l’information et je m’empresse d’apporter mon témoignage. C’est moi qui, bien avant M. Pierre