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XVII


La pauvre vieille grand’mère aux chansons allait mourir.

Nous étions auprès de son lit, tous, à la tombée d’un jour de printemps. Il y avait à peine quarante-huit heures qu’elle était alitée, mais, à cause de son grand âge, le médecin avait déclaré que c’était pour elle la fin très prochaine.

Son intelligence venait tout à coup de s’éclaircir ; elle ne se trompait plus dans nos noms ; elle nous appelait, nous retenait près d’elle d’une voix douce et posée — sa voix de jadis, probablement, — que je ne lui avais jamais connue.

Debout à côté de mon père, je promenais mes yeux sur l’aïeule mourante et sur sa modeste grande chambre aux meubles anciens. Je regardais surtout