LXXIII
Aux premiers jours d’octobre, une joyeuse dépêche de mon père nous rappela en toute hâte ; mon frère, qui rentrait en Europe par un paquebot de Panama, venait de débarquer à Southampton ; nous n’avions donc que le temps de nous rendre, si nous voulions être à la maison pour le recevoir.
Et, en effet, le soir du surlendemain, nous arrivâmes tout juste à point, car on l’attendait lui-même quelques heures après par un train de nuit. Rien que le temps de remettre dans sa chambre, à leurs places d’autrefois, les différents petits bibelots qu’il m’avait confiés quatre années auparavant, et il fut l’heure de partir pour la gare à sa rencontre. Moi, cela ne me semblait pas une chose réelle, ce retour, surtout annoncé si brusquement, — et je n’en avais pas dormi depuis deux nuits.