XXXVIII
La petite Jeanne était venue passer la journée à la maison ; c’était à la fin de mai, pendant ce même printemps d’attente, et j’avais douze ans. Toute l’après-midi, nous avions fait manœuvrer sur la scène des poupées de cinq à six centimètres de long, en porcelaine articulée ; nous avions peint des décors ; nous avions travaillé à Peau-d’Ane, enfin, — mais à Peau-d’Ane première manière — au milieu d’un grand fouillis de couleurs, de pinceaux, de retailles de carton, de papier doré et de morceaux de gaze. Puis, l’heure de descendre à la salle à manger approchant, nous avions serré nos précieux travaux dans une grande caisse, qui y fut consacrée depuis ce jour-là — et dont l’intérieur, en sapin neuf, avait une odeur résineuse très persistante.