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XXXVII
Il paraît que certains enfants du pays du Centre ont une préoccupation grande de voir la mer. Moi, qui n’étais jamais sorti de nos plaines monotones, je rêvais de voir des montagnes. Je me représentais de mon mieux ce que cela pouvait être ; j’en avais vu dans plusieurs tableaux, j’en avais même peint dans des décors de Peau-d’Ane. Ma sœur, pendant un voyage autour du lac de Lucerne, m’en avait envoyé des descriptions, m’en avait écrit de longues lettres, comme on n’en adresse pas d’ordinaire à des enfants de l’âge que j’avais alors. Et mes notions s’étaient complétées de photographies de glaciers, qu’elle m’avait rapportées pour mon stéréoscope. Mais je désirais ardemment voir la réalité de ces choses.