XXIII
Gâteaux, gâteaux, mes bons gâteaux tout chauds ! Cela se chante, sur un air naïvement plaintif, — composé par une vieille marchande qui, pendant les dix ou quinze premières années de ma vie, passa régulièrement sous nos fenêtres, aux veillées d’hiver.
Et quand je pense à ces veillées-là, il y a tout le temps ce petit refrain mélancolique, à la cantonade, dans les coulisses de ma mémoire.
C’est surtout à des souvenirs de dimanches que la chanson des gâteaux tout chauds demeure le plus intimement liée ; car, ces soirs-là, n’ayant pas de devoirs à faire, je restais avec mes parents, dans le salon, qui était au rez-de-chaussée, sur la rue, et alors, quand la bonne vieille passait sur le trottoir, au coup de neuf heures, lançant sa chanson sonore