acheter les légumes qu’elle revient vendre au marché de la ville, réussissant à payer ainsi la nourriture de ses chères maîtresses et leurs vêtements modestes.
Il y a encore — parmi tant d’autres — cette ravaudeuse de vieux parapluies et de vieux tamis, qui s’appelle Joséphine Bénéteau. Une fille du bas peuple, celle-là, qui est entrée comme servante à quatorze ans, il y a un demi-siècle à peu près, dans une famille de forgerons vendéens. Les enfants étaient nombreux au logis ; mais, malgré les soins de leur bonne, les uns après les autres ils sont morts de la poitrine ; le père à son tour les a suivis au cimetière, et bientôt il n’est plus resté que la veuve, avec le dernier des fils : un jeune garçon tout frêle, qui s’est mis à travailler seul dans la forge délaissée, pour gagner le pain de la maison. Travailler, forger, battre le fer, il le fallait