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cotent jusqu’au soir, sur leur lit, des chaussettes ou des jupons. Il y a certainement des jours d’inquiétude dans le phalanstère, c’est quand le pain va manquer, ou bien c’est, par les temps de gelée, quand s’épuise la réserve du charbon. Mais la sainte, alors, prend sa robe des dimanches avec son bonnet le plus blanc, pour s’en aller tendre la main chez les riches — et chaque fois l’on s’en tire !… Oh ! il y a aussi des jours de liesse ; il arrive que de bonnes âmes, à l’occasion de certaines fêtes, envoient quelques friandises, des poulets ou du bon vin ; ces jours-là, on s’assemble pour des repas qui ont la naïve gaîté des dînettes d’enfants, et, au dessert, les « bons petits vieux » se mettent en frais d’innocentes galanteries, pour les « bonnes petites vieilles », qui leur chantent des chansons.

Il y a une délicatesse exquise à apporter