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de fonder un orphelinat de jeunes filles, mais qui, à la suite de je ne sais quelle vision mystique, pendant l’extase d’un pèlerinage, crut comprendre que le Christ lui demandait un sacrifice plus lourd, et se consacra aux vieux pauvres, aux vieilles pauvresses.

De la même école, mais d’une plus humble origine, est cette Mariette Favre, qui, après avoir servi comme domestique pendant vingt ans, reprit sa liberté vers la quarantaine, dans le but bien arrêté de consacrer à des vieillards sans foyer ses petites économies et le reste de ses forces épuisées. Sa première recrue fut une vieille mendiante aveugle, avec qui elle partagea son unique chambre : une vieille paralytique ne tarda point à venir s’installer en troisième dans le singulier ménage ; puis, naturellement, la porte étant ouverte, il en arriva