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Cette héroïque folie de fonder des asiles d’enfants, alors que l’on ne possède rien ou presque rien, est moins rare que l’on ne pense, et, le plus surprenant, c’est qu’elle réussit toujours ! L’Académie, qui en trouve constamment des exemples, a découvert cette année, à Mary, tout près de nous, dans la Seine-et-Marne, une adorable vieille demoiselle, appelée du gentil nom de Colombet, qui depuis vingt-cinq ans, sur ses modestes revenus, entretient un asile d’orphelines, une école gratuite, un autre asile encore pour les bébés du pays, et qui conduit elle-même tout ce petit monde avec une bonté et une douceur maternelles.

Une autre sainte fille, plus que septuagénaire, Marie Lamon, accomplit, depuis vingt-cinq années aussi, un miracle de chaque jour dans son orphelinat de Tarbes, fondé, semble-t-il, envers et contre tous les aver-