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bien insuffisantes récompenses : travailleurs à la journée accablés par les ans, vieilles servantes que la fatigue épuise, pauvres et pauvresses, infirmes, paralytiques, auxquels nous faisons en ce moment une trop mesquine apothéose, avec nos admirations distraites et mondaines, avec un peu d’argent que nous leur donnons et que, soyez-en sûrs, ils ne garderont point pour eux-mêmes.

Ils ont la charité, et la vraie, ainsi qu’elle est définie par saint Paul, que je veux citer encore ; car il ne suffit pas de faire le bien, il faut surtout le faire comme ils l’ont fait, d’une façon patiente et tendre, d’une façon aimable et avec un bon sourire…

« La charité, écrit l’apôtre à ses amis de l’église de Corinthe ; la charité est patiente ; elle est pleine de bonté, la charité n’est point envieuse ; la charité n’est point insolente ; elle ne s’enfle point d’orgueil.