et en cadence, au son d’une musique. Elle est d’ailleurs très chaste, cette façon de danser sans que jamais les corps se frôlent.
Mais il y eut aussi, au cours de la soirée, des valses et des quadrilles, et même des promenades bras dessus bras dessous, permettant aux amoureux de se toucher et de causer.
« Alors, mon Ramuntcho, dit Gracieuse, c’est de ça que tu penses faire ton avenir, n’est-ce pas ? du jeu de paume ? »
Ils se promenaient maintenant au bras l’un de l’autre, sous les platanes effeuillés, dans la nuit de novembre, tiède comme une nuit de mai, un peu à l’écart, pendant un intervalle de silence où les musiciens se reposaient.
« Dame, oui ! répondit Raymond ; chez nous, c’est un métier comme un autre, où l’on gagne bien sa vie, tant que la force est là… Et on peut aller de temps en temps faire une tournée aux Amériques, tu sais, comme Irun et Gorostéguy, rapporter des vingt, des trente mille francs pour une saison, gagnés honnêtement sur les places de Buenos Aires.
— Oh ! les Amériques ! — s’écria Gracieuse, dans un élan étourdi et joyeux, — les