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NÉE BLANCHE DETRIQUET1 Je dédie ceci à la mémoire d’une amie noble et exquise, dont je retrouve l’image inoubliable, étrangement vivante, chaque fois que j’ai le temps de penser. Pour elle seule, ces notes avaient été écrites d’abord, dans les lointains pays Jaunes ; je les lui envoyais de là-bas ; entre nous deux, c’était comme une causerie pour la distraire — pendant les longs mois tristes où elle s’éteignait lentement, avec une figure sereine. De ces lettres, qui l’avaient amusée, est sorti ce livre aussi dépareillé que les jours de ma vie. Depuis un peu plus d’une année, elle repose dans la terre ; c’est déjà bien tard sans doute pour venir parler d’elle, — même à ces gens choisis,