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XII

Avril 1865.

Vers une heure de l’après-midi, un radieux dimanche d’avril plein de souffles tièdes et de chants d’oiseaux, je rentrais avec ma mère du service religieux au temple protestant. Suivant la coutume des dimanches d’été où les domestiques ont le droit de sortir, nous nous attendions à ne trouver à la maison que les hirondelles. Cependant, nous aperçûmes dans notre cour, tapissée de fraîches verdures et de fleurs, une petite forme humaine très voilée de deuil, toute noire, courbée et branlante qui semblait