Page:Loti - Prime Jeunesse, 1919.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VI

Je me souviens de ce beau soir d’été où elle me fit appeler pour assister à la répétition générale de sa toilette de mariée. Dans sa chambre, que les jasmins de nos murs emplissaient de la plus suave odeur, je la trouvai assise devant une glace et ajustant sa couronne, tandis que son voile, étendu sur les fauteuils bleus, faisait près d’elle comme un nuage. C’était l’époque où les crinolines, les cages d’acier avaient pris leurs proportions les plus extravagantes, et il me sembla qu’elle émergeait d’une véritable montgolfière de soie