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V

Ce quatorzième hiver de ma vie passa, en se traînant un peu, mais enfin il passa. Les premières timides fleurs reparurent aux branches qui avaient semblé mortes, et, le 21 mars, j’allumai, au fond de la cour, mon petit feu de joie traditionnel pour fêter le printemps. L’événement capital en perspective était le mariage de ma sœur avec notre cousin du Midi, fixé aux premiers jours de l’été ; je ne cessais d’y penser ; certes, je me disais que ce serait très amusant, cette cérémonie, mais combien les lendemains seraient sinistres, car cette grande