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bablement comme depuis des millénaires sans nombre, — commença soudain d’envoyer ses rayons sur la chaux des murs, inondant les fidèles, toutes les humbles coiffes, d’une lueur de fête, et ce fut pour mon imagination encore enfantine comme une douce et souriante réponse ; je me sentis exaucé, pardonné, affranchi du péché, des séparations et de la mort…

Au cours des quelques années qui suivirent, il m’est bien arrivé encore d’avoir des élans vers le Christ, aux heures où il m’a fallu regarder de tout près la Reine des épouvantements ; mais ce fut ce dimanche-là, dans ce temple de village, qu’une véritable prière chrétienne jaillit de mon âme pour la dernière des dernières fois.