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dans notre vie de famille, était un petit bateau de guerre qui, trois fois par semaine, partait de l’arsenal pour aller ravitailler les postes des îles et les navires de la rade ; on y donnait passage aux « civils » du pays, et nos domestiques, qui étaient toujours des originaires d’Oléron, en usaient fréquemment pour aller et venir ; elle me déposa sur cette plage de Boyard qui est de sable fin et de coquilles délicates, et qui jamais ne s’agite parce qu’elle regarde le continent, par opposition avec les plages de la côte ouest de l’île, la « côte sauvage », qui regardent le grand large et sont battues par une mer terrible.

Entre des vignes déjà dorées et des marais

    la Marine, le même qui sabota toute la défense de nos rades. (La note ci-dessus que j’avais publiée dans la Revue des Deux Mondes, m’a été reprochée par quelques amis, qui ne trouvaient pas qu’elle fût à sa place dans ce livre. Mais j’ai réfléchi que toute tribune est acceptable et bonne, d’où l’on peut faire entendre un peu de vérité à son pays.

    Passe encore que le néfaste ministre en question ait adopté l’erreur obstinée de certains bureaux de la rue Royale qui admettent que, de la pointe de Bretagne à la frontière espagnole, nous n’ayons plus un seul port de guerre. Contre le port de Rochefort, ces sectaires objectent