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propos. Ces vacances en somme me paraissaient devoir être courtes ; dès que j’étais à Fontbruant, je m’inquiétais de perdre des journées de mon séjour à Rochefort, et vice versa.

La forêt des chênes-verts et le ravin ombreux de la Gitane me charmaient encore plus intimement, aujourd’hui que les moindres rochers, les moindres arbres, les moindres roseaux m’étaient familiers, et dans mes promenades je continuais d’emporter, par tradition, mon revolver d’autrefois, bien que cela me parût un peu puéril de l’avoir ainsi toujours à ma ceinture.

Enfin un jour de septembre, à Fontbruant, comme je revenais d’une de mes longues explorations habituelles dans le marais aux grottes et aux libellules, mon beau-frère, du plus loin qu’il m’aperçut, agita gaiement en signe d’appel un journal déplié qu’il tenait à la main : c’était le Moniteur qui donnait la liste des candidats reçus à l’École Navale, et j’y figu-