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propre à me dégourdir les doigts ; c’était trop gentil et mièvre, ce n’était pas de la musique pour moi. Il me tardait d’en venir à des choses plus tourmentées, plus insondables ; je pris donc l’Appassionata de Beethoven et cette merveille appelée l’Aurore, qui devient si ennuyeuse pour peu qu’elle soit médiocrement jouée. Ma mère alors fut émue et ravie.

— Je savais bien que tu aurais du talent, mon chéri ! me dit-elle en me serrant dans ses bras…

Vraiment cette journée de retour était tout à fait bonne.