Page:Loti - Prime Jeunesse, 1919.djvu/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chantaient. Et puis c’était fini de la préoccupation des examens : quelle délivrance ! En attendant cet inconnu charmeur qui s’appellerait le Borda, la navigation, les voyages, plus rien à faire qu’à flâner et rêver dans tous les recoins de la maison et des bois d’alentour, pendant deux délicieux mois d’été !…

La chère maison, elle n’était plus triste comme avant mon départ. Depuis notre grand désastre, pendant mon année d’absence, les choses s’étaient « tassées », comme on dit en marine ; on s’était résigné, on commençait à s’habituer aux dures restrictions nécessaires ; un peu de gaieté même était revenu à l’occasion de mon retour, et on avait recommencé à mettre dans le salon de belles fleurs, apportées sans frais du jardin de Fontbruant. (Hélas ! deux ans plus tard, nous devions descendre encore un terrible échelon vers la pauvreté, la presque misère ; mais, pour le moment, on ne le prévoyait pas encore.)

En comparaison de ma chambre de Paris,