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local silencieux, tandis que partout ailleurs, au soleil d’été, l’Exposition universelle de 1867 menait dans Paris son bruit de foire.

Mon départ pour rentrer à Rochefort s’est aussi presque effacé de mon souvenir. Il me semble que je ne songeai même pas à prendre congé de ces différents petits Levantins, mes compagnons d’exil ; tous m’étaient quelconques. Et, moi qui ai si souvent connu des serrements de cœur à quitter des logis de passage, habités seulement quelques jours dans différents pays de la Terre, je crois que je n’eus même pas l’idée de me retourner pour un regard d’adieu, en franchissant une dernière fois le seuil de cette chambre d’étudiant, d’où j’avais contemplé pendant les longues heures hivernales le clocher de Saint-Étienne-du-Mont, ou les trémoussements de marionnette de tous ces tuyaux de poêle, assemblés au-dessus des maisons besogneuses et moroses.

Au contraire, combien je me rappelle nettement mon arrivée en gare de Rochefort, au