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son image suffit à me préserver complètement des filles que mes camarades fréquentaient.

Dans ces notes, où j’ai déjà ouvert tant de parenthèses sur l’avenir, je puis bien parler aussi de ma présentation à cette souveraine qui n’eut lieu que trente années plus tard, après sa déchéance effroyable. À l’Hôtel Continental, le hasard m’avait fait habiter tout auprès de son appartement de louage, et elle avait bien voulu m’accorder gracieusement une audience. Mon émotion fut grande quand je la revis là, devant moi, belle toujours, mais si changée, dans son éternelle robe de deuil en laine noire. Jadis, qui m’eût dit qu’il me serait donné un jour de baiser cette main, alors si inaccessible pour moi et que j’avais tant de fois regardée de loin, à peine distincte au milieu des dentelles du costume d’apparat et passant si vite, au grand trot des chevaux magnifiques ! Dans ce simple salon d’hôtel, Sa Majesté était assise à contre-jour près d’une fenêtre et son profil de septuagénaire, resté charmant, se détachait en ombre