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XLII

Le Paris de ce temps-là n’était pas encore tout à fait l’asile d’aliénés qu’il est devenu de nos jours ; la fièvre de vitesse et de bruit y sévissait moins intolérablement et, pour arriver à se faire écraser dans les rues par les débonnaires voitures à chevaux, il fallait y mettre vraiment de la bonne volonté. Mais c’est égal, cela m’oppressait de sentir nuit et jour autour de moi une si compacte agglomération humaine, tant de milliers de souffles haletants, un tel amas de convoitises et de souffrances. Et puis tout me paraissait factice dans ce monde trépidant.