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XXXVIII

J’ai parlé de ces instants de ma vie qui, dans les lointains déjà enténébrés de ma mémoire, s’éclairent encore avec autant de netteté que si la gerbe lumineuse d’un projecteur, traversant de la nuit lourde, venait se concentrer sur eux. Eh ! bien, sur toute cette année de préparation à l’École Navale que je passai à Paris, pas une de ces taches lumineuses ne se projette pour moi nulle part ; certains souvenirs, je les retrouve par un effort de volonté, mais presque tous les autres sont tellement perdus que j’arrive à peine à les reconstituer. Pour que les