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tique, ils me faisaient l’effet d’une troupe de diablotins surgissant des toits et étirant leurs cous grêles pour regarder plus loin ; quand je somnolais d’ennui sur des calculs de trigonométrie, des enchaînements de formules abstraites, pour un peu ils m’auraient effrayé… Et puis, tout ce qui devait se passer de terre à terre et de maussade autour de moi, trop près de moi, devant les feux de ces cheminées ou de ces poêles !… Vraiment toutes ces vies de labeur et de souffrance agglomérées, pressées dans mon voisinage, m’enlevaient mon peu d’air respirable, et, d’instinct, j’avais envie de m’évader n’importe où dans la campagne, dans les champs, parmi les arbres…