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à tout ce qu’elle avait dû être condamnée à refléter de lamentable, et je ne lui confiais mes affaires qu’à contre-cœur, après les avoir enveloppées de papier pour éviter les contacts.

J’étais là dans une sorte de pension demi-libre où je suivais comme externe les cours du lycée Henri IV, et, pour compagnons, j’avais surtout des jeunes levantins, fils de familles riches ou même princières de là-bas, qui faisaient des études fantaisistes et, avant tout, la fête.

Mes oncles de Paris qui s’étaient chargés de moi m’accueillaient avec affection, sans réussir toutefois à me réchauffer un peu le cœur. Ils m’avaient fait habiller d’une manière assez élégante, ce à quoi j’étais très sensible, mais j’avais serré avec des soins pieux mes anciens vêtements de Rochefort, agrandis, remis à neuf sous la direction de ma mère, et je me faisais un devoir de les porter encore de temps à autre au lieu de les mettre au rebut ; quant