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je jouais là-dessus était comme transfiguré par des fées aux baguettes sonores… Aussitôt me revint en mémoire un passage du Journal des missions (je m’occupais beaucoup des missions protestantes en ce temps-là), un passage qui contait l’émerveillement d’un jeune néophyte noir du pays des Bassoutos entendant pour la première fois un de nos missionnaires jouer sur un piano arrivé de la veille : « Ce sont des voix humaines, avait-il dit, mais des voix qui chantent dans l’eau. »

Des voix dans de l’eau, oui, c’était bien cela, et comme il avait trouvé juste, le jeune sauvage !…

J’avais peine à m’arracher au mystère charmant de ces résonances, jamais entendues ailleurs. Cependant je finis par me lever d’un bond, pour courir à la recherche de mes parents et tendrement les embrasser. Je n’eus pas longue course à faire du reste, car ils étaient tous deux derrière la porte, venus à pas de loup pour épier ma joie…