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chaussée sur la cour, se trouvait coupée maintenant de tout le reste de la maison par la présence des locataires ; mes parents avaient donc imaginé de faire percer un trou dans le plafond d’une petite office voisine et de fixer là une échelle, pour permettre de communiquer par l’intérieur avec nos appartements d’en haut. Quand il fut l’heure de monter nous coucher, la pluie d’orage continuait de cingler les vitres, et c’était vraiment l’occasion d’inaugurer cette petite route nouvelle, à la file, par une trappe.

Les honneurs de grimper la première furent dévolus à ma grand’tante Berthe, la doyenne, un peu lourde, vu ses quatre-vingts ans bientôt sonnés. Elle n’y fut pas très brillante, et pour compliquer les difficultés de ses débuts, monsieur Souris, dit la « Suprématie » (mon toujours même chat que je n’avais cessé d’adorer), se fit un devoir de l’accompagner pas à pas, marche par marche, tout le temps dans ses jupes. Mais elle sut y mettre tant de belle