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ma sœur qui m’observait plus que de coutume : « Qu’as-tu, mon cher petit, ce soir ? » finit-elle par dire. — « Moi !… Mais rien, sœur… » répondis-je, tandis que je sentais le sang me monter aux joues. Et, même à elle, malgré ma confusion profonde, j’étais presque tenté de crier : « Maintenant, je sais toutes choses… Les ultimes secrets de la vie, à présent, ils me sont révélés… »

Ma grande fête d’amour dura un peu plus d’une semaine, pendant laquelle, sous la voûte massive des grottes ou dans la nuit verte de ce ravin plein du mystère des vieux temps géologiques, la gitane ne manqua jamais un de nos rendez-vous. Elle parlait un vague français mêlé d’espagnol et nous échangions à peine quelques mots ; mais peu à peu son sourire d’ironie faisait place à une expression de tendresse toute simple, et je l’en aimais davantage. J’aimais jusqu’à sa petite robe de pauvresse que, vu la chaleur d’août, elle portait sans chemise sur son impeccable gorge basa-