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rien n’était, et cette pluie, qu’imitaient les notes perlées tombant de partout sur l’air de menuet du vieux temps, me fit penser aussitôt à cette ondée tropicale sur les grandes palmes d’un jardin de là-bas, qui m’avait été décrite l’année précédente par mon frère. Donc, c’était certain, je verrais cela à mon tour, cela et tant d’autres choses encore… Oui, mais ces séparations de deux années, à l’autre bout du monde, ces longs exils pendant lesquels certaines des figures chéries qui m’entouraient et qui étaient déjà vieilles, hélas ! pourraient mourir… Soudain, je m’aperçus que tout se brouillait devant mes yeux, je ne distinguais plus mes notes, je pleurais…