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XXII

Au crépuscule d’une journée de février, j’étais à étudier mon piano, avec un peu de froid aux doigts, dans notre salon de Rochefort maintenant chauffé très parcimonieusement ; j’avais repris un morceau classique de mon enfance, délaissé naguère comme trop facile : l’Orage, de Steibelt, où la foudre gronde dans les notes basses et où tout à coup on entend, au milieu d’une sorte de menuet pastoral, comme tomber les gouttes d’une grande pluie… Un frôlement de soie me fit tourner la tête et je vis ma sœur, entrée sur la