oublier aux deux saintes leurs années de souffrance, la joie de les gâter à mon tour, de les entourer de confort et même de luxe, — la joie ensuite quand elles eurent terminé leur doux rôle tutélaire, la si triste joie d’orner des plus belles fleurs les petits cortèges qui me les emmenèrent, chacune à son tour, jusqu’à notre caveau familial, aujourd’hui plein d’ossements…
Et maintenant, je ferme cette parenthèse, ouverte sur un avenir qui, durant la période transitoire dont je vais parler, était encore assez lointain.
Au moment où le sort vint nous écraser, je suivais, depuis la rentrée, les classes de philosophie, ainsi que cela s’appelait pompeusement à cette époque, mon père désirant toujours me faire passer mon baccalauréat ès lettres avant le baccalauréat ès sciences. On me destinait alors à l’École polytechnique et, après le grand désastre, on essaya de persister, mes parents espérant encore pouvoir, avec beau-