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XVIII

Depuis quelque temps, je voyais paraître chez nous un vieux monsieur à visage de corbeau dont le haut de forme, toujours mal peigné, avait l’air d’avoir de longues soies, comme qui dirait un chapeau angora. Ma grand’mère le recevait dans sa chambre et, après chacune de ses visites, elle semblait accablée. C’était, paraît-il, son notaire qui venait lui annoncer des pertes d’argent, à la suite de placements fâcheux qu’il lui avait conseillés, ainsi qu’à sa sœur, ma grand’tante d’Oléron. Comme tous les enfants, je ne me souciais