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Et la mer aussi éclairait par en dessous. Il y avait une sorte d’immense lueur diffuse dans les eaux. Les mouvements les plus légers, le navire dans sa marche lente, le requin en se retournant derrière, dégageaient dans les remous tièdes des clartés couleur de ver-luisant. Et puis, sur le grand miroir phosphorescent de la mer, il y avait des milliers de flammes folles ; c’étaient comme des petites lampes qui s’allumaient d’elles-mêmes partout, mystérieuses, brûlaient quelques secondes et puis mouraient. Ces nuits étaient pâmées de chaleur, pleines de phosphore, et toute cette immensité éteinte couvait de la lumière, et toutes ces eaux enfermaient de la vie latente à l’état rudimentaire comme jadis les eaux mornes du monde primitif.

XII

Il y avait quelques jours que nous avions quitté ces tranquillités de l’équateur, et nous filions doucement vers le sud, poussés par l’alizé austral. Un matin, Yves entra très affairé dans ma chambre