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prier de descendre ; cela se fait, en général, en lui disant :

— Il est branle-bas, capitaine.

On répète plusieurs fois cette phrase jusqu’à ce qu’elle ait produit son effet. Après, on roule soigneusement la petite couchette suspendue et on l’emporte.

Yves s’acquittait très bien de ce service. De plus, nous nous rencontrions journellement pour la manœuvre, là-haut, dans la grande hune.

Il y avait une solidarité dans ce temps-là, entre les midships et les gabiers, surtout pendant les campagnes lointaines comme celles que nous faisions ; cela devenait entre nous très cordial. À terre, dans les milieux étranges où, quelquefois, nous rencontrions la nuit nos gabiers, il nous arrivait de les appeler à la rescousse quand il y avait péril ou mauvaise aventure ; et alors, ainsi réunis, on pouvait faire la loi.

Dans ces cas-là, Yves était notre allié le plus précieux.

Comme notes au service, les siennes n’étaient pas excellentes : « Exemplaire à bord ; l’homme le plus capable et le plus marin ; mais sa conduite à